Au Vietnam, la vision de vastes rizières se déclinant du vert tendre au doré est incontournable.
Au-delà d’une simple denrée, le riz incarne le lien profond entre un peuple et sa terre, nourrissant corps et culture. Des montagnes brumeuses du Nord aux plaines fertiles du Sud, l’ingéniosité des habitants s’exprime dans l’aménagement des parcelles, qu’il s’agisse de terrasses à flanc de colline ou d’étendues inondées. Ne manquez pas ces paysages majestueux lors de votre circuit au Vietnam.
Le Nord du Vietnam , l’art des terrasses
Dans le Nord, les rizières dessinent d’étonnantes terrasses sur les flancs de montagnes escarpées. Les communautés H’Mong, Dao ou Tay cultivent le riz en sculptant la terre pour retenir l’eau.
Sapa
Sapa, perchée à 1 500 m d’altitude, est réputée pour ses panoramas spectaculaires. Dans la vallée de Muong Hoa, les champs en terrasse ondulent entre les villages ethniques, où le travail agricole côtoie l’artisanat. Mai-juin voit la mise en eau, tandis que septembre-octobre marque la récolte. Le succès grandissant de Sapa a toutefois engendré une foule de visiteurs, rendant la quiétude plus difficile à trouver. Pour mieux s’immerger, on peut s’aventurer dans des villages comme Ta Van, moins fréquentés.
Mu Cang Chai
Plus discret que Sapa, Mu Cang Chai (province de Yên Bái) attire les photographes en quête de perspectives époustouflantes. De septembre à octobre, les épis mûrissent et se parent de jaune, transformant la région en véritable patchwork de couleurs. Loin du tumulte touristique, on y découvre des hameaux intacts et l’hospitalité de familles cultivant leur propre riz.
Hoang Su Phi
Situé dans la province de Ha Giang, Hoang Su Phi demeure peu accessible, mais les voyageurs audacieux qui l’explorent ont le privilège de contempler des rizières sauvages. Entre mai et octobre, la région s’anime : repiquage, croissance des plants, puis récolte.
Le delta du Fleuve Rouge , la plaine nourricière
En s’éloignant des reliefs, on parvient dans la vaste plaine alluviale du Fleuve Rouge. Cette région, considérée comme le berceau historique du pays, se caractérise par des champs plans et quadrillés de canaux.
Autour de Hanoi
À quelques encablures de Hanoi, on découvre une campagne paisible. Les paysans, coiffés de chapeaux coniques, s’affairent à repiquer le riz, tandis que les buffles aident au labour. Les paysages, bien que moins spectaculaires que les terrasses du Nord, offrent une vision authentique du quotidien vietnamien.
Ninh Binh
À environ 90 km au sud de Hanoi, Ninh Binh expose des rizières encerclées de pitons calcaires. Tam Coc et Trang An sont particulièrement célèbres : on y navigue en barque à travers des canaux bordés de champs inondés. Entre mai et juin, le vert tendre des plants se détache sur les roches sombres ; avant la moisson, les tons dorés éclairent le paysage. L’ascension de Hang Múa, sur les hauteurs, permet de contempler l’ensemble de ces tableaux naturels et de comprendre pourquoi on parle ici de “Baie d’Halong terrestre”.
Le Centre du Vietnam , plaines côtières et hauts plateaux
Le Centre du pays est souvent associé aux villes d’Hué, Da Nang et Hoi An, ainsi qu’à leurs plages et monuments historiques. Pourtant, entre la côte et la cordillère annamitique, on trouve aussi des rizières qui méritent l’attention.
Autour de Hoi An et Hué
Hoi An, célèbre pour ses lanternes et son architecture, est entourée de champs de riz et de petits villages où le temps semble s’écouler plus lentement. Une balade à vélo en périphérie permet d’observer les buffles pataugeant dans les rizières et les cultivateurs qui profitent de la proximité de la rivière Thu Bồn pour irriguer les sols.
Les hauts plateaux du Centre
Dans les provinces de Kon Tum, Gia Lai ou Dak Lak, le riz n’est pas la seule ressource, puisque la région est également réputée pour ses plantations de café. Cependant, certaines vallées cachent encore des rizières en terrasses, entretenues par les ethnies Bahnar, Jarai et d’autres communautés. La saison des pluies (de mai à octobre) rend la nature exubérante, mais rend aussi les pistes plus difficiles.
Le Delta du Mékong , le grenier à riz du Sud
Au sud du Vietnam, le Mékong se divise en neuf bras imposants, créant un delta fertile. C’est ici que la majorité du riz vietnamien est produite, faisant du pays l’un des plus grands exportateurs mondiaux.
Trois récoltes par an
Grâce à un climat chaud et humide, il est possible dans certaines zones du delta de mener jusqu’à trois récoltes annuelles. Les rizières, plates et vastes, sont reliées par des canaux navigables, où passent barges et sampans. Les provinces d’An Giang, Dong Thap ou Can Tho offrent ainsi un spectacle de champs quasiment sans fin, où se succèdent les parcelles ensemencées, en croissance ou prêtes pour la moisson. La culture du riz va de pair avec la vie fluviale, au cœur même du Delta. Les marchés flottants de Cai Rang ou Phong Dien, à l’aube, illustrent cet héritage : fruits, légumes et sacs de riz s’y échangent d’embarcation en embarcation.
Bien choisir sa période de voyage
Les rizières arborent des visages variés selon la saison. Plusieurs éléments sont à considérer :
Mise en eau : dans le Nord, en mai-juin, les terrasses se remplissent d’eau, reflétant le ciel et créant un effet miroir.
Pleine croissance : quelques semaines plus tard, un vert tendre couvre les paliers.
Récolte : vers septembre-octobre, les épis mûrs se teintent de jaune vif, un spectacle particulièrement apprécié des photographes.
Conseils pratiques
Randonnée et équipement :
Les sentiers de montagne exigent de bonnes chaussures, de l’eau et parfois un guide local. Dans les plaines, un chapeau, de la crème solaire et un anti-moustique sont précieux.
Respect des coutumes :
Avant de traverser un champ, vérifiez que vous n’endommagez pas les plantes. Il est aussi d’usage de saluer ou de demander l’autorisation aux fermiers.
Hébergements :
Les homestays permettent de vivre au plus près des réalités rurales. Vous pouvez ainsi partager un repas avec vos hôtes et découvrir leur quotidien.
Transport :
Dans le Nord, les routes sont parfois difficiles, surtout en saison des pluies. Au Sud, une sortie en bateau ou en sampan est un must pour explorer les canaux.
Photographie :
Les levers et couchers de soleil produisent des lumières sublimes. Cependant, évitez les flashs intempestifs dans les villages, par respect pour les habitants.
Le riz , l’âme d’un pays
Les rizières du Vietnam ne sont pas de simples champs de culture : elles forment un pont entre le passé et le présent, entre l’homme et la nature. Parcourir ces paysages, c’est plonger dans un univers où la tradition se manifeste dans chaque geste agricole, chaque rituel de gratitude envers la terre. C’est aussi prendre conscience de la fragilité de cet équilibre, mis à l’épreuve par la modernité et les bouleversements climatiques.